Un article du JDD
ENTRETIEN. 𝑷𝒐𝒖𝒓 𝒍𝒂 𝒑𝒓𝒆𝒎𝒊è𝒓𝒆 𝒇𝒐𝒊𝒔 𝒅𝒆𝒑𝒖𝒊𝒔 𝒕𝒓𝒆𝒏𝒕𝒆 𝒂𝒏𝒔, 𝒍𝒆 𝑷𝒂𝒓𝒕𝒊 𝒓𝒂𝒅𝒊𝒄𝒂𝒍 𝒅𝒆 𝒈𝒂𝒖𝒄𝒉𝒆 (𝑷𝑹𝑮) 𝒑𝒓é𝒔𝒆𝒏𝒕𝒆 𝒖𝒏𝒆 𝒍𝒊𝒔𝒕𝒆 𝒂𝒖𝒙 é𝒍𝒆𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏𝒔 𝒆𝒖𝒓𝒐𝒑é𝒆𝒏𝒏𝒆𝒔. 𝑺𝒐𝒏 𝒑𝒓é𝒔𝒊𝒅𝒆𝒏𝒕, 𝑮𝒖𝒊𝒍𝒍𝒂𝒖𝒎𝒆 𝑳𝒂𝒄𝒓𝒐𝒊𝒙, 𝒗𝒆𝒖𝒕 𝒄𝒓𝒐𝒊𝒓𝒆 à 𝒖𝒏 𝒆𝒔𝒑𝒂𝒄𝒆 𝒆𝒏𝒕𝒓𝒆 « 𝒍𝒂 𝒈𝒂𝒖𝒄𝒉𝒆 𝒈𝒆𝒓𝒎𝒂𝒏𝒐𝒑𝒓𝒂𝒕𝒊𝒏𝒆 » 𝒅𝒆 𝑹𝒂𝒑𝒉𝒂ë𝒍 𝑮𝒍𝒖𝒄𝒌𝒔𝒎𝒂𝒏𝒏 𝒆𝒕 𝒍’𝒆𝒙𝒕𝒓ê𝒎𝒆 𝒈𝒂𝒖𝒄𝒉𝒆 𝒅𝒆 𝑱𝒆𝒂𝒏-𝑳𝒖𝒄 𝑴é𝒍𝒆𝒏𝒄𝒉𝒐𝒏.
La gauche qui se divise, c’est celle de la Nupes. Une division façon puzzle. Nous faisons le contraire en rassemblant sept formations politiques. Le PRG et RPS sont les seules formations de gauche représentées au Parlement qui n’étaient pas dans la Nupes. C’est donc très cohérent. Notre liste rassemble aussi des personnes de la société civile venues de traditions politiques très différentes, mais toutes humanistes et toutes proeuropéennes. La cohérence est le seul moyen d’être crédible.
𝐕𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐩𝐫𝐨𝐩𝐨𝐬𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐥𝐢𝐬𝐭𝐞 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐮𝐧𝐞 𝐚𝐮𝐱 𝐞𝐮𝐫𝐨𝐩é𝐞𝐧𝐧𝐞𝐬 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐥𝐚 𝐭ê𝐭𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐢𝐬𝐭𝐞 𝐏𝐒-𝐏𝐥𝐚𝐜𝐞 𝐩𝐮𝐛𝐥𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐑𝐚𝐩𝐡𝐚ë𝐥 𝐆𝐥𝐮𝐜𝐤𝐬𝐦𝐚𝐧𝐧 𝐚 𝐟𝐚𝐢𝐭 𝐥𝐨𝐧𝐠 𝐟𝐞𝐮. 𝐏𝐨𝐮𝐫𝐪𝐮𝐨𝐢 ?
J’ai effectivement cherché un rassemblement large de la gauche de gouvernement au regard de la situation du pays. Olivier Faure m’a indiqué qu’il ne souhaitait pas rompre définitivement avec LFI car les positions politiques du PRG seraient un obstacle dans la poursuite de cet objectif. Raphaël Glucksmann l’a suivi. Dont acte. Chacun sa cohérence. Je suis fier de la nôtre. Une gauche claire sur les valeurs.
𝐕𝐨𝐮𝐬 𝐚𝐯𝐞𝐳 𝐜𝐨𝐮𝐭𝐮𝐦𝐞 𝐝𝐞 𝐝𝐢𝐫𝐞 𝐪𝐮𝐞 𝐯𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐜𝐚𝐧𝐝𝐢𝐝𝐚𝐭𝐮𝐫𝐞 𝐫é𝐩𝐨𝐧𝐝 à 𝐮𝐧 𝐛𝐞𝐬𝐨𝐢𝐧. 𝐏𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐞 𝐦𝐨𝐦𝐞𝐧𝐭, 𝐭𝐨𝐮𝐭𝐞𝐟𝐨𝐢𝐬, 𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐧𝐞 𝐟𝐫𝐚𝐧𝐜𝐡𝐢𝐭 𝐩𝐚𝐬 𝐥𝐞 𝐦𝐮𝐫 𝐝𝐮 𝐬𝐨𝐧…
Elle ne franchit pas le mur du son des médias parisiens effectivement. Il faut dire qu’avec la composition très régionale de notre liste, nous sommes peu de Saint-Germain et plus des prés. Sur le terrain, c'est différent. Et puis la presse régionale, elle, fait son travail d’information honnêtement et je l’en remercie. Ce que j’entends sur le terrain avec notre positionnement de centre gauche clair, ni NUPES, ni Macron, c’est que nous répondons à une attente.
𝐎𝐧 𝐟𝐚𝐢𝐭 𝐫é𝐠𝐮𝐥𝐢è𝐫𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐥𝐞 𝐩𝐫𝐨𝐜è𝐬 à 𝐥𝐚 𝐠𝐚𝐮𝐜𝐡𝐞 𝐝𝐞 𝐬’ê𝐭𝐫𝐞 𝐜𝐨𝐮𝐩é 𝐝𝐮 𝐩𝐞𝐮𝐩𝐥𝐞 ; 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐩𝐞𝐧𝐬𝐞𝐳 ê𝐭𝐫𝐞 𝐞𝐧 𝐦𝐞𝐬𝐮𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐫𝐞𝐧𝐨𝐮𝐞𝐫 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐥𝐮𝐢. 𝐂𝐨𝐦𝐦𝐞𝐧𝐭 ?
En faisant une liste qui ressemble au pays. Lydie Massard, députée européenne bretonne en deuxième position sur la liste, était encore cuisinière de lycée il y a un an. Suivent sur la liste un maire rural, Patrick Molinoz, une ancienne ministre de François Hollande, Juliette Méadel, un agriculteur, Philippe Meynier… Le reste de la liste et le projet sont à l’avenant : les pieds dans le réel et le concret. Il n’est pas d’amour sans preuves d’amour.
𝐕𝐨𝐮𝐬 𝐬𝐨𝐮𝐡𝐚𝐢𝐭𝐞𝐳, 𝐝𝐢𝐭𝐞𝐬-𝐯𝐨𝐮𝐬, 𝐟𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐞𝐧𝐭𝐞𝐧𝐝𝐫𝐞 « 𝐮𝐧𝐞 𝐯𝐨𝐢𝐱 𝐫𝐚𝐝𝐢𝐜𝐚𝐥𝐞 ». 𝐐𝐮’𝐞𝐬𝐭-𝐜𝐞 à 𝐝𝐢𝐫𝐞 ?
C’est-à-dire que je lutte durement contre tous les extrémismes comme contre tous les fondamentalismes. Que je dis les choses franchement. Par exemple, sur l’immigration, je suis convaincu qu’elle est naturelle et par ailleurs que nous en avons besoin pour nos entreprises comme pour notre démographie. Homme de gauche, j’assume aussi qu’aujourd’hui, nous sommes défaillants sur l’intégration. Je suis aussi convaincu que l’asile est notre honneur fraternel. Il faut renforcer l’asile et le rendre digne. Mais je suis aussi convaincu que la moindre des choses que nous devons aux réfugiés afghans, comme à nos enfants, c’est de ne pas croiser dans nos rues un taliban.
𝐕𝐨𝐮𝐬 𝐧’ê𝐭𝐞𝐬 𝐩𝐚𝐬 𝐭𝐞𝐧𝐝𝐫𝐞 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐑𝐚𝐩𝐡𝐚ë𝐥 𝐆𝐥𝐮𝐜𝐤𝐬𝐦𝐚𝐧𝐧 𝐪𝐮𝐞 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐝é𝐜𝐫𝐢𝐯𝐞𝐳 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐥𝐞 𝐫𝐞𝐩𝐫é𝐬𝐞𝐧𝐭𝐚𝐧𝐭 𝐝’𝐮𝐧𝐞 é𝐥𝐢𝐭𝐞 𝐩𝐚𝐫𝐢𝐬𝐢𝐞𝐧𝐧𝐞 𝐝é𝐜𝐨𝐧𝐧𝐞𝐜𝐭é𝐞. 𝐂𝐨𝐦𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐞𝐱𝐩𝐥𝐢𝐪𝐮𝐞𝐳-𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐬𝐚 𝐝𝐲𝐧𝐚𝐦𝐢𝐪𝐮𝐞 ? 𝐋𝐚 𝐝𝐨𝐢𝐭-𝐢𝐥 𝐬𝐢𝐦𝐩𝐥𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 à 𝐥𝐚 𝐬𝐮𝐫𝐟𝐚𝐜𝐞 𝐦é𝐝𝐢𝐚𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐝𝐨𝐧𝐭 𝐢𝐥 𝐣𝐨𝐮𝐢𝐭 ?
J’observe ce qui se passe avec tristesse. Le PS installe comme seule obsession un derby de la France qui va bien entre la rive gauche de Raphaël Glucksmann et la rive droite d’Emmanuel Macron. Au cumulé les deux représentent 30 % d’intentions de vote.
Moi, c’est la France qui doute et avec qui je vis, qui est mon seul moteur et mon inquiétude. Ces Français à qui on ne le fera plus. Ces Français qu’on ne regagnera pas avec des leçons de morale et des grands mots, devenus vides de réalité.
Je n’ai qu’un adversaire, c’est l’extrême droite indigne autant que nulle. Jordan Bardella, qui promet un village gaulois sans potion magique, pense avec les pieds, c'est une évidence. Ses potentiels électeurs, non. Et ils méritent mieux qu’un représentant qui les manipule. Pour preuve Jordan Bardella ne veut plus sortir de l’Europe depuis qu’il ne voit que du confort à siéger à Bruxelles sans travailler. Jordan Bardella c’est un peu Brice de Nice. Il surfe, il sourit, il casse, mais à la fin, c'est la glande et la lose.
𝐕𝐨𝐮𝐬 𝐚𝐯𝐢𝐞𝐳 𝐝’𝐞𝐦𝐛𝐥é𝐞 𝐫𝐞𝐟𝐮𝐬é 𝐝𝐞 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐜𝐢𝐩𝐞𝐫 à 𝐥𝐚 𝐜𝐨𝐧𝐬𝐭𝐢𝐭𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐍𝐮𝐩𝐞𝐬 𝐚𝐩𝐫è𝐬 𝐥𝐚 𝐩𝐫é𝐬𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭𝐢𝐞𝐥𝐥𝐞 𝟐𝟎𝟐𝟐. 𝐏𝐨𝐮𝐫𝐪𝐮𝐨𝐢 ?
Nous sommes partis seuls aux législatives quand les électeurs d’Anne Hidalgo et ceux de Yannick Jadot ont été invités à « élire » Jean-Luc Mélenchon Premier ministre sans autre garantie morale que quelques circonscriptions accordées aux PS et aux Verts. C’était une combine électorale intenable, pas une union de la gauche, suivie d’un simulacre d’union durable d’appareils. Un reniement pour toute la gauche de gouvernement. Je ne l’ai pas accepté.
𝐒𝐞𝐫𝐢𝐞𝐳-𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐩𝐫ê𝐭 à 𝐫𝐞𝐣𝐨𝐢𝐧𝐝𝐫𝐞 𝐮𝐧𝐞 𝐚𝐥𝐥𝐢𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐝𝐞 𝐠𝐚𝐮𝐜𝐡𝐞 𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐋𝐅𝐈 à 𝐥’𝐚𝐯𝐞𝐧𝐢𝐫 ?
L’union de la gauche est un vieux combat du PRG. On l’a si souvent faite que nous nous sommes trop souvent effacés au point de nous faire oublier. Pourtant, quand nous parlions laïcité, nous avions raison. Quand nous parlions renforcement des territoires, nous avions raison. Demain, l’union de la gauche ne sera possible que si elle est cohérente, crédible et forte, porteuse d’une ligne républicaine, clairement décentralisatrice et européenne. Sans cela, elle sera inutile et si elle continue de donner un spectacle navrant, alors elle sera dangereuse tant elle aboutit à crédibiliser les mensonges et les outrances du RN.
𝐏𝐚𝐫𝐦𝐢 𝐯𝐨𝐬 𝐩𝐫𝐨𝐩𝐨𝐬𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐩𝐡𝐚𝐫𝐞𝐬, 𝐟𝐢𝐠𝐮𝐫𝐞 𝐥𝐚 𝐦𝐢𝐬𝐞 𝐞𝐧 𝐩𝐥𝐚𝐜𝐞 𝐝’𝐮𝐧 « 𝐀𝐢𝐫𝐛𝐮𝐬 𝐝𝐮 𝐦é𝐝𝐢𝐜𝐚𝐦𝐞𝐧𝐭 ». À 𝐥’𝐡𝐞𝐮𝐫𝐞 𝐨ù 𝐥𝐞 𝐥𝐚𝐛𝐨𝐫𝐚𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐁𝐢𝐨𝐠𝐚𝐫𝐚𝐧 𝐩𝐨𝐮𝐫𝐫𝐚𝐢𝐭 ê𝐭𝐫𝐞 𝐜é𝐝é à 𝐝𝐞𝐬 𝐜𝐚𝐩𝐢𝐭𝐚𝐮𝐱 é𝐭𝐫𝐚𝐧𝐠𝐞𝐫𝐬, 𝐜𝐞𝐭𝐭𝐞 𝐩𝐫𝐨𝐩𝐨𝐬𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐞𝐬𝐭-𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐫é𝐚𝐥𝐢𝐬𝐭𝐞 ?
Elle est réaliste et impérative au regard de l’actualité de Biogaran, mais aussi des pénuries à répétition dans nos pharmacies. On sait faire des avions, on doit pouvoir faire du paracétamol ! C’est tellement évident que tout le monde, de Macron à EELV, se l’approprie désormais. Tant mieux. Une preuve de plus que notre liste a un projet utile… et que oui, elle répond à un besoin. Ne reste plus qu’à ce qu’on nous laisse l’exprimer largement !
𝙂𝙪𝙞𝙡𝙡𝙖𝙪𝙢𝙚 𝙇𝙖𝙘𝙧𝙤𝙞𝙭
𝙀𝙪𝙧𝙤𝙥𝙚 𝙏𝙚𝙧𝙧𝙞𝙩𝙤𝙞𝙧𝙚𝙨 É𝙘𝙤𝙡𝙤𝙜𝙞𝙚