Le Billet de Femmes Radicales 24

Violences conjugales : trouver les moyens d'aider les victimes à s'en sortir.

Nous sommes d'accord : les violences conjugales commencent lors des premières manipulations, de la tentative d'emprise, des injures, du chantage, de la première giffle, quand la victime se trouve privée de son portable ...

Non, ce n'est pas tolérable.

Et il est évident que la prévention est toujours préférable à la réparation. Mais une fois que c'est là, que ce soit venu petit à petit ou d'un coup...

Et souvent, si les enfants n'en sont pas les victimes directes, elles en sont les témoins, marqués à tout jamais. Par là même, victimes à leur tour.

Et que l'on ne se trompe pas : ça touche TOUTES les couches sociales.

C'est là, et que peut-on faire ?

Car si elle ne voit pas de solution pour ses enfants et pour elle après, une femme ne part pas. Ou si elle part dans l'urgence, elle se trouve obligée de revenir. Quitte à en mourir.

1- Une protection immédiate : logement et nourriture. Et un lieu absolument tenu secret.

2- Protection policière pour aller récupérer les affaires laissées au domicile conjugal. 

3- Une formation pour tous les professionnels (y compris policiers et gendarmes) devant entrer en contact avec les victimes.

4- Enfant et école : solutions de garde quand la mère travaille ou cherche du travail. Avec des horaires adaptés. Dans les couples, souvent, la question se pose de savoir si l'un des deux parents doit sacrifier sa vie professionnelle pour garder ses enfants tellement les solutions de garderie sont chères ... Quand elles existent ! Que dire de cette difficulté pour les familles monoparentales ?! 

5- Un moyen de locomotion (avec l'essence qui va avec !). Il n'y a pas le tramway ou le bus partout (surtout en Dordogne)!

De façon plus large, le problème de la réparation des véhicules qui entrave la vie professionnelle touche toutes les franges de la société (notamment en zone rurale) : pénurie de solutions rapides de réparation = vie professionnelle en danger.

6- Le problème de l'emploi reste primordial. Si, au moins, quand la victime a un emploi, tous les moyens pouvaient être trouvés pour qu'elle puisse le garder ... 

Peut-on imaginer des emplois "de secours" ou dédiés aux mères célibataires victimes de violences conjugales ? Je ne vois pas trop comment cela pourrait se mettre en place ...

Les femmes en difficulté doivent d'abord se reconstruire

Dans un premier temps, on pourrait penser : puisqu'on manque de personnel en garderie, pourquoi ne pas créer des postes dans des garderies (les employées seraient payées, évidemment) pour les femmes en difficulté familiale ? Psychologiquement, ça me semble inadéquat (je pense que les assistantes maternelles doivent avoir une situation stabilisée pour pouvoir s'occuper des enfants des autres) mais l'idée est là : trouver l'emploi ou la formation qui pourra redonner de l'élan et son indépendance à la mère précarisée. Car pour se reconstruire, cette dernière a besoin de la reconnaissance de son utilité sociale aux yeux des autres et dans ses propres yeux.


Karine Babel
Responsable Femmes Radicales
pour la Dordogne